Coup de Fil à …Benoît Oberlé par Didier Falcand directeur de la rédaction.

« Ce partenariat avec Kantar permet à Sirdata d’élargir son offre »

Après avoir connu une année 2018 difficile, marquée par la mise en place du RGPD (qui a entraîné un certain attentisme des entreprises en matière d’investissement dans la data), Sirdata devrait retrouver cette année, avec 3,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, son niveau de 2017. Spécialisée dans l’analyse des données de navigation des internautes, l’entreprise créée il y a sept ans par Benoît Oberlé construit des segments d’audience (centres d’intérêt, moments de vie, intentions d’achat) qu’elle commercialise ensuite auprès des acheteurs médias. Un savoir-faire encore rare qu’elle vient d’enrichir avec un partenariat avec Kantar, annoncé la semaine dernière.


Phase d'entretien :

Les Clés de la presse. Comment avez-vous imaginé ce partenariat autour de l’étude TGI de Kantar ?

Benoît Oberlé. Il est né d’une attente de nos clients. Jusqu’à maintenant, les traders activaient nos segments d’audience au moment de la mise en œuvre de leurs campagnes. Mais les annonceurs sont de plus en plus nombreux, aujourd’hui, à nous solliciter plus en amont, au moment de la conception de la campagne, sur le thème « comment je vais toucher mon consommateur dans six mois ? ». Ce à quoi nous ne pouvions pas répondre précisément. Désormais, en nous appuyant sur l’étude TGI de Kantar, qui permet aux marques, aux agences, aux régies et aux médias, de définir leurs cibles, nous sommes capable de répondre à cette question. Cela nous a demandé deux ans de préparation (une année pour poser le modèle, une autre pour le tester), mais nous sommes désormais opérationnels.

Comment cela se traduit-il concrètement ?

B.O. Nous avons créé avec Kantar une cinquantaine de segments d’audience, qui sont activables au sein des principales plateformes programmatiques du marché. Et nous pouvons activer à la demande un personae Kantar TGI sur-mesure dans un délai très rapide.

Qu’en attendez-vous sur le plan de votre activité ?

B.O. Ce partenariat ne va pas nous apporter de nouveaux débouchés, mais nous permettre de livrer à nos clients une qualité bien meilleure, et de remonter plus en amont dans le processus de décision. C’est très important.

Que change ce nouvel outil dans votre relation avec les médias ?

B.O. Il va nous permettre de renforcer notre discours dans le conseil. Car si Sirdata a toujours besoin des médias pour leur acheter des données et enrichir nos bases, nous pouvons aussi les aider à mieux connaître leurs internautes dans un contexte de respect du consentement, particulièrement encadré. Le CPM est en effet quatre à huit fois supérieur si l’internaute accepte de communiquer ses données. Dans le cas contraire, notre outil sémantique permet à l’éditeur de contextualiser lui-même ses pages, ce qui donne de la valeur à ses données.


Propos recueillis par Didier Falcand
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